04 May 2015

Au détour d'un livre - "The Humans" de Matt Haig

Parfois, on tombe par hasard sur des jolis signes. En lisant un roman (ou plutôt, pour être honnête, en l'écoutant, car je suis devenue une grande adepte des livres audio, qui permettent au mamans surbookées de lire tout en cuisinant, en conduisant, en changeant les draps, etc.), j'ai eu une jolie surprise.

Je lis actuellement "Humains" ("The Humans") de Matt Haig, dans lequel un extraterrestre a pris possession du corps d'un mathématicien génie pour faire disparaître toutes les preuves d'une découverte de grande importance réalisée par ce dernier. Pour mener à bien sa mission, il doit interagir avec d'autres humains, dont la famille du mathématicien, et est confronté aux moeurs terrestres - ou du moins occidentales.

Et soudain, ceci (je ne trouve pas l'extrait en français, le voici donc dans sa version originale):
I was told to go to the dining hall to eat. This was a terrible experience. For one thing, it was the first time I had been confronted with so many of their species in an enclosed area. Second, the smell. Of boiled carrot. Of pea. Of dead cow.
A cow is an Earth-dwelling animal, a domesticated and multipurpose ungulate, which humans treat as a one-stop shop for food, liquid refreshment, fertilizer, and designer footwear. The humans farm it and cut its throat and then cut it up and package it and refrigerate it and sell it and cook it. By doing this, apparently they have earned the right to change its name to "beef", which is the monosyllable furthest away from "cow", because the last thing a human wants to think about when eating cow is an actual cow.
I didn't care about cows. If it had been my assignment to kill a cow, then I would have happily done so. But there was a leap from not caring about someone to wanting to eat them.
Quelques dizaines de pages plus loin, notre extraterrestre meurtier retrouve un souci avec la cuisine locale, alors qu'il discute avec "sa" femme, qui n'est pas consciente qu'elle parle à un étranger qui a pris possession du corps de son mari.
(...) I studied the ingredients on the worktop. Mainly green vegetation. But then something else. Chicken breast. I thought about this. And I kept thinking. The breast of a chicken. The breast of a chicken. The breast of a chicken.
"That looks like meat", I said.
"I'm going to make a stir-fry.
"With that?"
"Yes."
"The breast of a chicken?"
"Yes, Andrew. Or are you a vegetarian now?"
The dog was in his basket. It was something by the name of Newton. It was still growling at me. "What about the dog's breasts? are we going to eat those too?"
"No", seh said, with resignation. I was testing her.
"Is a dog more intelligent than a chicken?"
"Yes", she said. She closed her eyes. "I don't know. No. I haven't got time for this. (...)
Ces passages dans un roman mainstream sont magnifiques. Impossible de reprocher ces questionnements à un extraterrestre qui sincèrement ne comprend pas ce qu'il voit. Et qui décrit simplement les choses telles qu'elles sont. Effectivement, les humains occidentaux du moins ont généalement tendance à prendre les vaches pour des produits à utiliser pour tout, et changent leur nom pour qu'on ne fasse plus le rapprochement avec un être vivant. Quant à la question concernant le chien et les différentes intelligences entre les animaux, elle m'a bien fait sourire.

Enfin, j'avais peur que comme souvent dans ce genre de littérature l'extraterrestre finisse par adopter tous les comportements "locaux" et à apprécier la viande, mais non. Vers la fin du roman, on trouve encore cette phrase: "A cow is a cow even if you call it beef." Dites-moi, monsieur Matt Haig, seriez-vous végéta*ien par hasard? Vous en avez en tout cas certainement les réflexions de base...!

Ah, et sinon c'est un livre que j'ai bveaucoup apprécié, qui m'a donné envie de relire de la poésie et m'a fait rire comme j'en avais besoin.


3 comments:

  1. Comme j’ai envie de le lire, maintenant, ce livre :)
    Comment est la partie SF ?

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  2. J'avoue ne pas bien cerner la question: c'est un bouquin de SF.
    J'ai bien aimé l'histoire et la façon de la raconter, donc je dirais: bien ;-)

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  3. Ok, merci :) Je voulais effectivement savoir si c’était un bon bouquin de SF (indépendamment du fait qu’il est intéressant sur le plan du végéta*isme, donc) ^^

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