06 September 2011

C'est reparti pour un tour...

Bon, ce blog a mal démarré, en étant abandonné quasi tout de suite. La faute à pas le temps, et autres jolies excuses.
Aujourd'hui je tente de le reprendre, parce que la rentrée scolaire de ma fille génère un nombre de questions et organisations autour de l'alimentation.


Aaah, la rentrée, que d'émotions!


En tant que maman végane, une de mes plus grandes inquiétudes concernait l'alimentation. Je pense que cela fera plusieurs messages, celui-ci étant plutôt une mise en bouche (ha!) qui me permet un peu de me déverser - le blog comme psychothérapie, voilà qui n'est pas nouveau...


Au programme:

- le repas de midi

- la collation de 11 heures organisée par l'école

- le goûter de 16 heures organisé par la garderie de l'école

- les anniversaires

- les bonbons éventuels et autres petits snacks festifs


Pfiou, un vrai défi d'organisation. Et allez-y pour discuter calmement avec les titulaires et bien tout comprendre pour s'en sortir les premiers jours, quand c'est le chaos total et que les enfants, touts petits perdus dans ce nouveau monde, crient leurs émotions.

Résultat: après une rentrée jeudi dernier, ce n'est que hier qu'on a appris qu'il y avait un menu de la semaine affiché qui reprend les repas et les collations. Voilà qui simplifie énormément mon boulot...


Je vais commencer par le plus simple: le repas de midi.

Ma fille est entrée en pré-maternelle, à 2,5 ans. Sont proposés pour ces enfants soit de les inscrire au repas chaud de l'école, soit d'avoir juste une soupe et d'amener leurs tartines, soit d'amener leurs tartines tout court.

Notre plan: boîte à tartines tous les jours, et la soupe en plus en hiver. Sauf que non: on nous a informés que la soupe était faite au bouillon de poule... et comme ils ne peuvent rien réchauffer de l'extérieur, ça veut dire pas de soupe du tout en hiver. Le bon côté des choses, c'est qu'on nous en a informés. J'en déduis: on peut à) priori faire confiance à cette école pour respecter l'alimentation de notre enfant. Et c'est énorme.


Après plusieurs discussions, il apparaît que la responsable est très ouverte et collaborative. Par exemple hier, lors du repas, ceux inscrits au repas chaud avaient une prune comme dessert. Évidemment ils ne l'ont pas tous mangée et il en restait. Du coup, elle en a donné une demi à ma fille, puisque les fruits sont permis.


En dehors du fait qu'ils ne peuvent pas réchauffer des plats, elle ne voit aucun inconvénient à ce qu'au lieu de tartines la lunchbox contienne un repas froid, et l'aidera comme les autres avec des couverts qu'ils fourniront. Youhou, à nous la fête des bentos froids!


Cette information change beaucoup de choses: une année académique de tartines uniquement (quoique, je glissais déjà des extras à manger avec les doigts) à midi en voyant les autres avoir tout un plat chaud et un dessert, c'est triste. Maintenant, il va falloir trouver de belles idées de petits menus froids!


Pour l'instant, elle a eu - puisque je n'ai pas encore eu le temps de m'organiser pour autre chose:

- tartine au pâté de légumes Abinda + olives vertes + rondelles de saucisse de tofu Taifun

- idem + falafels + cornichons

- variation avec tartine à la crème d'artichaut et au faux jambon fumé

- ...


Si quelqu'un(e) passait par hasard par ici avec plein d'idées, je suis preneuse!

22 March 2011

Végétarien? Adoption refusée!

En Grèce, un couple voit son dossier de demande d'adoption refusé pour la simple raison qu'il est végétarien... Ainsi, le message envoyé est clair: ne pas donner de viande à son enfant revient à le maltraiter!

Les personnes en charge du dossier d'adoption, ne s'y connaissant pas, en ont référé à la Faculté de Médecine locale, qui leur a annoncé qu'il fallait absolument que le régime alimentaire des enfants comporte de la viande et/ou du poisson.

Et ce, malgré les recherches qui prouvent le contraire, les bienfaits d'un régime végéta*ien pour la santé des enfants, et alors que l'American Dietetic Association and Dietitians fo Canada précise dans un long rapport qu'un régime végétalien bien planifié est approprié à toutes les phases de la vie, y compris la grossesse, l'allaitement, la petite-enfance, l'enfance et l'adolescence...

Une pétition s'est créée en allemand, mais elle ne laisse pas la possibilité à tous les pays de participer (la Belgique n'est pas reprise, par exemple).

Source: Ecorazzi.

19 March 2011

Vegan parenting, avec sous-titres FR

Une petite vidéo sur des parents végans, avec des sous-titres en français.

Et les anniversaires?

Cet après-midi, ma fille est invitée à l'anniversaire du fils d'une copine qui, comme elle, a désormais deux ans.

Un anniversaire chez nous, c'est facile: tous les gâteaux / muffins / etc. sont végétaliens, une liste de recommandations (pas de laine, pas de cuir, etc.) est constamment sur notre site familial, etc. Mais un anniversaire chez un(e) omnivore, c'est autre chose.

É
tape n°1: dès la confirmation de notre présence, demander s'il y aura à manger – ou, dans le cas d'un goûter d'anniversaire, demander la confirmation du type de nourriture proposée. Bon, des gâteaux, ok, on s'en doutait.

É
tape n°2: dans les jours qui précèdent la fête, redemander des précisions, en demandant très poliment et gentiment ce qu'il y aura exactement, et s'il y a des activités si des récompenses sont prévues – et oui, malheureusement le petit cadeau bonbon est très populaire.

É
tape n°3: préparer des alternatives et les amener, en prévoyant une quantité qui permette de partager avec les autres enfants présents. Double bénéf: votre enfant ne se sent pas seul(e) dans son coin avec son truc, et les autres enfants peuvent goûter. C'est ainsi quà un goûter d'anniversaire à la crèche de ma fille ils ont tous boudé le gâteau officiel et ont fait un sort à mon gâteau au chocolat végétalien.

Pour aujourd'hui, on a la chance qu'aucune récompense ne soit prévue, mais devons contourner les éléments suivants.


Gâteau d'un boulanger classique: je n'ai réussi à en obtenir le goût, et imagine qu'il sera personnalisé; je ne peux donc pas en faire une imitation fidèle. Ce n'est pas grave, mais fille a l'habitude. J'ai fait un gâteau au chocolat (oui, je sais, pas très original, mais pour un enfant de deux ans "chocolat" ça marche à tous les coups, et le but ici est de garantir du plaisir et qu'il n'y ait pas de sentiment d'être "lésée").


Chips: j'ai demandé, elles seront au sel. Ouf, parce que la majorité des saveurs de chips contient de la poudre de lait, qui ne sert à rien d'autre qu'à m'empêcher de les manger. Bon, je ne suis pas pour que ma fille de deux ans mange de la junk food, mais c'est exceptionnel et là elle peut faire comme les autres (ça non plus je suis pas pour dans le principe, mais allez expliquer à un enfant de cet âge qu'il ne faut pas se faire avoir par la pression sociale!).


Chocolat: inutile de demander de préciser lequel, ils contiennent quasi tous des produits laitiers. Hop, une barre de chocolat végan dans la poche.


Jus de fruit, eau: là, à part des vêtements (et des cheveux) qui collent, on ne risque pas grand-chose.


J'ai déjà en stock pour plus tard et pour ce genre d'occasions des nounours qui imitent ceux en gélatine mais n'en contiennent (évidemment) pas. Et une armoire de biscuits. Et une pile de recettes pour gâteaux. Et... une volonté ferme d'à la fois respecter mes principes et garantir à ma fille une vie normale.

17 March 2011

"Mais tu ne vas tout de même pas entraîner ta fille là-dedans?!"

Pour faire court: si.

Lorsqu'après près de trois ans de végétarisme je suis devenue végétalienne, cela a évidemment interpelé ma famille. Surtout ma belle-famille, pour être honnête, car ils me connaissent moins et ne l'ont donc pas senti venir. Passé les questions usuelles, celle qui revenait le plus était: "Mais tu ne vas tout de même pas entraîner ta fille là-dedans?!". Et cela me fait sourire à chaque fois – oui, je passe au présent, parce que c'est plus simple et parce que cette question continue, évidemment, à revenir.

En réalité, lorsque je suis devenue végétarienne en 2007, je savais déjà qu'un jour je devrais devenir végétalienne. Tout ce que je lisais, découvrait, m'indiquait que le seul choix en accord avec mes connaissances et ma vision du monde était le végétalisme – ou véganisme, suivant les terminologies. Mais, comme beaucoup, je ne passais pas le cap, m'accrochant à mon parmesan en ayant peur de ne "plus rien pouvoir manger".

Et puis j'ai eu une enfant. Et elle a grandi, un peu. Et elle a commencé la diversification alimentaire. Le pédiatre (un type extra) nous savait végétariens et n'a jamais suggéré que nous lui donnions de la viande. Par contre à un moment, logiquement, il a annoncé que nous pouvions commencer à introduire de l'oeuf et du fromage dans son régime. Et là, ça a été le déclic. Tout en moi a dit NON. Non je ne veux pas que ma fille mange des aliments dont la production a créé directement la mort d'autres bébés, non je ne veux pas que ma fille prenne goût à des denrées dont les avantages se retrouvent ailleurs et qui sont nocives, non je ne veux pas que ma fille participe malgré elle à la plus lourde offensive humaine envers l'environnement.

Et là, il a fallu bien réfléchir.

Je me suis renseignée, ai étudié la nutrition végétalienne pour les enfants – découvrant au passage que maîtriser l'anglais en tant que végétalienne n'est pas un luxe mais une nécessité –, et notre fille est depuis officiellement végétalienne.

Et moi dans tout ça? Et bien voilà, moi je ne l'était pas encore! Quelques semaines après ce changement, je me suis sérieusement regardée dans le miroir (métaphorique), et me suis rendue compte que rester végétarienne en nourrissant ma fille de manière végétalienne était complètement hypocrite et capricieux de ma part. Je suis donc devenue à mon tour végétalienne.

(Et pour la petite histoire, mon mari depuis à force de prendre connaissance des raisons qui ont porté mon choix l'est à 99,9% lui aussi)

Alors, quand on me demande si je vais entraîner ma fille là-dedant, cela me fait bien sourire: c'est elle, c'est grâce à elle, que je suis aujourd'hui végétalienne...


De la question du choix

Végétarienne, c'était toléré pendant ma grossesse, mais ça allait encore. Végétalienne, ça a été la goutte en trop, celle qui isole, qui provoque l'incompréhension, et qui amène toutes sortes de jugements sur la façon dont vous élevez vos enfants... (Végane, n'en parlons même pas... enfin, si, mais dans d'autres messages!)

Alors voilà, la question qui revient fréquemment quand les gens apprennent que non seulement je suis végétalienne, mais que ma fille de deux ans l'est aussi: "Que feras-tu si un jour elle décide de manger de la viande?". Cette question m'a longuement agacée, comme si manger de la viande était la norme, et qu'on me demandait ma réaction le jour où ma fille rentrera dans la norme, partant du principe que ce jour arriver forcément...

Je ne sais pas si cela va arriver. C'est possible. Je me doute bien qu'au plus tard à l'adolescence elle voudra s'affirmer et que cela passera sans doute par un rejet du végétalisme, mais si nous l'informons correctement des raisons derrière ces choix et que nous assurons un cadre qui lui permette de s'épanouir malgré cette différence, et que le monde évolue dans son rapport au végétalisme, quelle raison aurait-elle de le faire?

Mais au fil du temps j'ai appris à (attendre et à) aborder cette question calmement. Alors, que ferais-je si un jour ma fille mange de la viande, des produits laitiers, de la gélatine, des oeufs? J'ai deux réponses à cela.

1) Je ferais comme la majorité des parents d'un enfant qui commence à fumer: je serai triste, peut-être en colère, mais je ne pourrais que lui expliquer pourquoi cela m'attriste, pourquoi son choix va à l'encontre de l'éthique et de sa santé, et lui souhaiter bonne chance et l'accompagner sur son cheminement de personne qui grandit et fait ses propres choix informés...

2) Ma fille a deux ans. Elle va à la crèche. Oui, elle a son propre repas végétalien que je lui prépare tous les soirs, ses propres biscuits pour accompagner les fruits du goûter quand les autres ont des friandises, un gâteau végétalien à partager dès qu'il y a un anniversaire dont on m'a prévenue, etc. Mais je ne suis pas dupe, deux ans c'est la première crise “d'adolescence”, ma fille a certainement déjà piqué la nourriture de ses petits camarades, en toute innocence. J'ai des discussions sérieuses et relax avec la directrice et les puéricultrice pour éviter ce genre d'accidents, mais je suis réaliste. Au fur et à mesure, elle apprendra les raisons de son régime différents et en grandissant en fera ce qu'elle en voudra.

Le choix, on le fait tous les jours en achetant, en mangeant. Le sien, de choix, elle le fera le moment venu, en ayant toutes les informations en main. Et, quel qu'il soit, je serai là.