07 May 2015

Des cupcakes et de la tendresse

J'ai des souvenirs de pâtisserie qui remontent à très loin. D'avoir observé et imité ma mère, ma grand-mère, ma grande-tante,... J'étais toute petite quand j'ai pelé mes premières pommes, piqué en douce un bout de pâte brisée crue au moment de l'aplatir au rouleau à pâtisserie, et léché la spatule qui a créé de la mousse au chocolat. Faire de la pâtisserie en famille, c'est un moment de transmission important, c'est de la création, c'est de l'amour. Et quand on est vegan, c'est incontournable pour faire face à toutes les fêtes d'anniversaire et autres activités scolaires improvisées. C'est donc tout naturellement que j'ai fait découvrir aux enfants les joies de mélanger de la farine, du sucre et quelques autres ingrédients dès leurs un an et demi respectifs. C'est également une façon d'aborder les bases de la pâtisserie végétalienne, alors que l'école et le monde ne leur parlent que de beurre et d'oeufs...


En effet, à chaque âge il y a moyen d'apporter sa petite pierre. Et tout le monde retire quelque chose de l'expérience. La première chose que chaque enfant peut faire dès très tôt, c'est de mettre les caissettes en papier dans les moules à cupcakes ou à muffins. Ensuite, Mini V a commencé par devoir tenir le grand saladier dans lequel on fait les mélanges. Cela n'a l'air de rien, mais c'est une mission importante: si le plat glisse, tout le contenu se renverse et il faut recommencer à zéro.

Aujourd'hui, à deux ans et demi, il verse les ingrédients au fur et à mesure. Pour cela, je prépare les doses nécessaires à l'avance. Comme ça le moment venu, il n'a qu'à prendre chaque petit bol dans l'ordre donné et à le verser. Ensuite, vient le moment de touiller. Là c'est plus délicat à cet âge-là, alors cela se fait en groupe, comme sur cette photo où Mister V aide son fils à maintenir le fouet dans le plat pendant que Mlle V a récupéré la mission de tenir le saladier: mission d'autant plus importante quand c'est son petit frère qui fait tout bouger par trop d'enthousiasme!


Quand l'apprenti a plus d'expérience, il peut passer à l'étape supérieure. Ainsi, avec ma Mlle V de six ans, je ne prépare plus les quantités au préalable, nous faisons tout cela ensemble, en glissant au passage des notions de tailles et de rapports l'air de rien - utiliser la dosette notée 1/4 pour composer à la fois les 3/4 de bicarbonate de soude, le 1/4 de sel, mais aussi la demie de poudre à lever, par exemple.


Et puis c'est elle qui met ma pâte dans les moules, à gâteau ou à cupcakes. En versant le plat et avec une spatule pour les pâtes plus épaisses, et à la louche pour les appareils liquides. Ensuite, la dernière activité que les enfants peuvent faire à presque tout âge, c'est bien entendu de lécher les plats, le fouet et la spatule, en s'en mettant plein derrière les babines - éventuellement aidés de leur papa...

Il reste à la fin la partie déco. Suivant la complexité choisie, les enfants peuvent apporter leur touche artistique assez vite. Ici, pas de jolie photo, car ce jour-là nous étions trop pressés de les manger pour les décorer!


Pour illustrer ce billet, la recette du Basic Chocolate Cupcake de Isa Chandra Moskowitz & Terry Hope Romero dans leur fabuleux Vegan Cupcakes take over the world.

05 May 2015

VegAnne's Shop, premier magasin 100% vegan du Nord de Bruxelles

Edit: le magasin a fermé ses portes en septembre 2016

Alors que nous sommes devenus des clients réguliers de Vegasme, nous n'avons pas oublié l'autre magasin 100% vegan qui a ouvert en ce merveilleux mois de mars qui restera dans les annales bruxelloises: VegAnne's Shop, qui a pris ses quartiers à Schaerbeek.


Nous avons profité d'un dimanche après-midi pour embarquer la petite famille en les attirant avec la perspective d'une dégustation de chocolat - annoncée sur la page FB de la boutique. C'est Mister V qui a repéré la vitrine que je ne voyais pas. En effet, ici c'est une toute petite échope qu'il faut chercher.


VegAnne's a beau être tout petit (toute petite?), les rayons sont bien achalandés. Nous y avons passé un bon bout de temps, déjà parce qu'il fallait retenir Mini V de se servir dans les rayons, mais aussi parce qu'il y a plein de petits recoins à explorer.


Quelques étagères, une table, mais aussi des frigos et un congélateur. J'aurais bien pris de la glace, d'ailleurs, voire des spécialités Gardein que jusqu'ici je ne trouvais que chez Vedge, mais a chaleur et nos horaires ne s'y prêtaient pas. Une prochaine fois sans doute, dans la joie de savoir qu'il s'en trouve là...


On trouve ici en effet un peu tout ce dont on a besoin: des tartinades, des boissons, des mélanges à simili-carnés, des biscuits (et hop, du stock pour les boîtes de l'école!), des compotes, des glaces, des faux-mages de différentes marques, des simili-carnés réfrigérés, des préparations sans gluten clairement étiquetées, des sauces, l'incontournable levure de bière, des spacebars Wheaty,...


Je mentionne ces deux derniers produits parce que Mini V s'est fait remarqué en se réjouissant de la présence de levure de bière en rayon puis en essayant de dévaliser le rayon des spacebars: "Saucisses, saucisses, des saucisses pour moi!" en faisant sourire la très sympathique tenancière des lieux. Il est extrêmement entousiaste envers les "saucisses" et en chante les louanges partout où il en voit...


Ici aussi, on peut trouver des fruits et légumes, le tout en bio. Le choix est restreint, comme la place, mais bien choisi. Et les pommes que nous y avons achetées étaient tout simplement délicieuses et très fraîches.

En conclusion, VegAnne's Shop est une très bonne adresse pour le Nord de Bruxelles, et il est juste parfait que les deux magasins ouverts en mars se répartissent sans l'avoir fait exprès les clients de la ville. On espère que le public sera bien au rendez-vous, et que VegAnne's Shop pourra s'agrandir prochainement comme cela semble en être une perspective envisagée.


Avenue Rogier, 120
1030 Bruxelles

Heures d'ouverture:
du mercredi au dimanche de 10h00 à 18h00

04 May 2015

Au détour d'un livre - "The Humans" de Matt Haig

Parfois, on tombe par hasard sur des jolis signes. En lisant un roman (ou plutôt, pour être honnête, en l'écoutant, car je suis devenue une grande adepte des livres audio, qui permettent au mamans surbookées de lire tout en cuisinant, en conduisant, en changeant les draps, etc.), j'ai eu une jolie surprise.

Je lis actuellement "Humains" ("The Humans") de Matt Haig, dans lequel un extraterrestre a pris possession du corps d'un mathématicien génie pour faire disparaître toutes les preuves d'une découverte de grande importance réalisée par ce dernier. Pour mener à bien sa mission, il doit interagir avec d'autres humains, dont la famille du mathématicien, et est confronté aux moeurs terrestres - ou du moins occidentales.

Et soudain, ceci (je ne trouve pas l'extrait en français, le voici donc dans sa version originale):
I was told to go to the dining hall to eat. This was a terrible experience. For one thing, it was the first time I had been confronted with so many of their species in an enclosed area. Second, the smell. Of boiled carrot. Of pea. Of dead cow.
A cow is an Earth-dwelling animal, a domesticated and multipurpose ungulate, which humans treat as a one-stop shop for food, liquid refreshment, fertilizer, and designer footwear. The humans farm it and cut its throat and then cut it up and package it and refrigerate it and sell it and cook it. By doing this, apparently they have earned the right to change its name to "beef", which is the monosyllable furthest away from "cow", because the last thing a human wants to think about when eating cow is an actual cow.
I didn't care about cows. If it had been my assignment to kill a cow, then I would have happily done so. But there was a leap from not caring about someone to wanting to eat them.
Quelques dizaines de pages plus loin, notre extraterrestre meurtier retrouve un souci avec la cuisine locale, alors qu'il discute avec "sa" femme, qui n'est pas consciente qu'elle parle à un étranger qui a pris possession du corps de son mari.
(...) I studied the ingredients on the worktop. Mainly green vegetation. But then something else. Chicken breast. I thought about this. And I kept thinking. The breast of a chicken. The breast of a chicken. The breast of a chicken.
"That looks like meat", I said.
"I'm going to make a stir-fry.
"With that?"
"Yes."
"The breast of a chicken?"
"Yes, Andrew. Or are you a vegetarian now?"
The dog was in his basket. It was something by the name of Newton. It was still growling at me. "What about the dog's breasts? are we going to eat those too?"
"No", seh said, with resignation. I was testing her.
"Is a dog more intelligent than a chicken?"
"Yes", she said. She closed her eyes. "I don't know. No. I haven't got time for this. (...)
Ces passages dans un roman mainstream sont magnifiques. Impossible de reprocher ces questionnements à un extraterrestre qui sincèrement ne comprend pas ce qu'il voit. Et qui décrit simplement les choses telles qu'elles sont. Effectivement, les humains occidentaux du moins ont généalement tendance à prendre les vaches pour des produits à utiliser pour tout, et changent leur nom pour qu'on ne fasse plus le rapprochement avec un être vivant. Quant à la question concernant le chien et les différentes intelligences entre les animaux, elle m'a bien fait sourire.

Enfin, j'avais peur que comme souvent dans ce genre de littérature l'extraterrestre finisse par adopter tous les comportements "locaux" et à apprécier la viande, mais non. Vers la fin du roman, on trouve encore cette phrase: "A cow is a cow even if you call it beef." Dites-moi, monsieur Matt Haig, seriez-vous végéta*ien par hasard? Vous en avez en tout cas certainement les réflexions de base...!

Ah, et sinon c'est un livre que j'ai bveaucoup apprécié, qui m'a donné envie de relire de la poésie et m'a fait rire comme j'en avais besoin.


02 May 2015

Les fameuses boulettes végés du grand Suédois

Grand retentissement en ce printemps: Ikea a décidé de proposer ses fameuses boulettes en version végé. Elles ont d'abord été annoncées en version végétariennes, puis sous la pression la recette a été légèrement modifiée et ce sont des boulettes véganes qui ont fait leur apparition dans les magasins de par le monde. Je me suis sacrifiée et lors de mon dernier passage je les ai goûtées.


Tout d'abord, il faut savoir qu'elles ne bénéficient pas du même accompagnement que les boulettes "officielles". Pas de frites ni de sauce aux airelles à l'horizon, donc, mais du couscous aux légumes et une salade de pois chiches à la mangue. Cette combinaison a de quoi surprendre. J'en comprends que ceci a été pensé dans une optique de santé et non de défense des animaux. C'est donc une option qui semble saine qui a été choisie.


Ensuite, vous pouvez choisir votre assiette avec dix boulettes ou avec quinze. Croyez-moi, moi qui suis une (trop) grosse mangeuse, dix c'est amplement suffisant. Attention, la sauce proposée est au yaourt au lait de vache, donc il faut leur demander de ne pas la mettre. J'ai ainsi reçu l'assiette ci-dessus, avec le mauvais drapeau (j'ai vu ensuite les autres visiteurs avec un drapeau "végétarien" alors que le drapeau suédois est réservé aux "vraies"). Qu'importe, Mlle V, qui m'accompagnait, a apprécié le petit cure-dent orné, qu'elle a réutilisé comme ustensile pour consommer... ses frites. Car non, elle n'avait pas la moindre envie de tester cet étrange plat dans lequel se trouvaient trop de légumes à son goût.


Alors, c'est comment? Honnêtement, je suis mitigée. Les boulettes en elles-mêmes sont assez agréables, pleines de légumes, tendres. Une sauce qui les adoucit serait bénéfique - ce qui est le cas sur l'assiette de base, mais elle n'est pas végane... La salade pois chiches et mangue est très fraîche et bienvenue avec ce plat. Par contre, je ne suis pas convaincue par le couscous aux légumes en accompagnement. En lui-même il n'est pas mauvais , c'est juste qu'il me semble alourdir un plat qui n'en avait pas besoin. Le tout était bien trop généreux, je n'ai d'ailleurs pas pu finir mon assiette.


Et puis... Comme ma démarche est liée au sort des animaux et non à la santé, même si j'apprécie cet angle (et devrais plus me pencher dessus) j'avoue que j'aurais bien voulu moi aussi avoir des frites en accompagnement! Je pense que la prochaine fois, quitte à demander des aménagements, je choisirai une version mixte: boulettes végé, salade pois chiches mangue et... frites. Histoire de ne pas lorgner sur le plateau de Mlle V.


Au passage, j'en ai profité pour repérer dans le self des petits pots Babybio végé. C'est toujours bon à savoir pour les parents de plus petits qui devraient faire une halte au resto du grand suédois.

En conclusion, même si je ne suis pas convaincue par l'équilibre de l'assiette proposée, il est bien pratique d'avoir une option au self d'Ikea qui permette de ne pas devoir remplir ses poches de nourriture. Et si un jour l'un de mes enfants demande à goûter des boulettes suédoises, je pourrais accéder à leur requête calmement...