27 September 2014

Déconnection

Nous vivons dans un monde déconnecté. Un monde qui ne voit pas, qui est si bien ancré dans sa vision du monde qu'il est aveugle à tous ces éléments quotidiens qui impliquent les animaux. Cette déconnection-là fait mal. Parce qu'une fois qu'on a ouvert les yeux, il devient difficile de les refermer.

C'est au quotidien.

Ce sont tous ceux qui en voulant sincèrement plaisir offrent aux enfants des livres sur les animaux... de ferme, où on les voit bien servir aux humains, être dans des poulaillers, des étables, enfermés, en trouvant ça normal.

Ce sont ces grands-parents qui quand ils s'occupent adorablement de Mlle Vegan et de Mini Vegan amènent chez nous leurs propres sandwiches en introduisant ainsi de la souffrance animale dans notre foyer. (La réflexion sur comment leur en parler m'a d'ailleurs fait beaucoup penser à ce billet de Veggie Poulette)

C'est cette rencontre qui quand je refuse du poisson en réexpliquant que je suis végétalienne pour la cinquième fois de la soirée me dit "Ah oui c'est vrai le poisson est un animal aussi, on n'y pense pas".

Ce sont ces amies qui insistent pour manger vegan au restaurant pour me respecter, puis qui insistent auprès du serveur "avec du lait!" en commandant leur café.

Ce sont tous ceux qui s'offusquent de la maltraitance sur un chien ou un chat tout en mangeant un steak.

Ce sont ces militants pour l'environnement qui se battent sincèrement mais omettent que les plus grosses émissions polluantes proviennent des élevages de bovin et se régalent de steaks bio.

C'est cet ancien collègue qui m'explique qu'il n'est pour rien dans la souffrance des animaux quand il mange de la viande et quelques jours plus tard "like" un lien que je mets vers des vaches sauvées de l'abattoir sautillant de joie.

Ce sont ces amies omnivores qui s'attendrissent lorsque l'une d'entre elles essaie d'apprendre à son enfant que la viande vient des animaux, et qu'il lui répond que les vaches ne peuvent pas être faites de viande, puisqu'elles sont faites en lait.

C'est cette femme que j'aime beaucoup qui m'envoie des photos de chiens qui tirent des tracteurs sur la plage pour me montrer comme c'est chouette, la mer du Nord, en hiver (soyons honnêtes, c'était un envoi collectif).

C'est toujours plus difficile quand cela vient de gens que l'on aime, de personnes dont on sait qu'au fond d'elles-mêmes elles sont bonnes, mais qui sont victimes de la schizophrénie morale de cette culture, de cette société. Et c'est très dur quand on ne sait trop si on doit regarder ailleurs, réagir en essayant de rester calme, rentrer dans un discours enflamé, quand on sait pertinemment qu'elles ne sont pas prêtes à entendre, que cela n'est pas le moment, que la relation risque d'en prendre un coup.

Et en gardant toujours en tête qu'on vient soi-même aussi de là.

Photo: Esther the Wonder Pig

24 September 2014

Un anniversaire où les framboises illuminent les sourires

Voilà des semaines que je voulais rédiger un joli billet sur un anniversaire récent où nous nous sommes régalés. Et puis le temps file, et finalement le principal est de se donner l'eau à la bouche en revisitant les photos...

Voici donc quelques images d'un anniversaire familial en toute simplicité, qui a était vegan pour nous (qui étions invités) et simple pour une hôtesse en convalescence.


Après un apéritif aux bulles et aux chips vegan, nous avons dégusté un Tian de légumes accompagné de riz tessinois. Parfois le plus simple est le plus délicieux. Rien que d'y repenser j'en ai envie.


Les petits enfants ont eu le luxe d'avoir des cupcakes au chocolat faits rien que pour eux, et s'en sont mis plein les babines.


Et le clou du spectacle a certainement été ce bavarois aux framboises, tiré du livre de recettes Vegan de Marie Laforêt. Le genre d'entreprise dans laquelle je n'ose jamais me lancer car cela me semble trop ambitieux, mais qui n'a pas freiné notre hôtesse.


Le moule utilisé étant légèrement plus petit que celui recommandé, la part de génoise est plus épaisse, mais cela n'a en rien gâché le goût. Le résultat était à la fois un régal pour les yeux et un délice pour les papilles.


Je suis tentée d'en réclamer un pour mon anniversaire à moi, tiens!

18 September 2014

Nous n'irons pas à Bruxelles Champêtre

Comme chaque année à Bruxelles, plein d'activités coïncident ce week-end avec la fin de la semaine de la mobilité. Des Fêtes médiévales de Forest aux festivités de l'Îlot sacré en passant par toutes les activités spécifique au Dimanche sans voiture, il y a de quoi faire. Alors évidemment, comme on a des enfants et qu'on "aime les animaux", beaucoup de personnes bien intentionnées nous proposent d'aller à Bruxelles Champêtre.

Cela pourrait être tentant, une journée à soutenir l'agriculture, découvrir des plaisirs simples et retrouver un peu de campagne en ville. Mais nous nous sommes faits avoir il y a quelques années, et c'est bien simple, c'est plus jamais.

Bruxelles Champêtre, pour les familles, annonce tout de suite la couleur: "Une allée entière sera réservée aux enfants! Entrez dans un monde imaginaire, à l'ombre des arbres, où à travers des jeux d'antan, des maquillages et des dessins, les enfants réinventeront l'espace... Et pour les plus espiègles: jus d'herbe et sucette aux insectes!". Et voilà, c'est la nouvelle mode, mangeons des insectes, c'est cool et joyeux. Je n'ai pas de mots pour expliquer à quel point cela me met en colère.

Colère encore face au traitement des animaux exhibés toute la journée. Balades en poney, lapins en pâture à tous les petits bras qui veulent les attraper, vaches qu'on trait toute la journée - c'est éducatif, on vous dit -, moutons qu'on caresse, cochons aussi - tant qu'à être complètement déconnectés de ce qu'on mange...

Photo empruntée ici
Je me souviens avec horreur de notre visite de cet événement il y a quelques années. Là où les familles lambda voyaient la joie des enfants et étaient fierté, nous avons vu une vache attachée avec une corde de moins d'un mètre se faire martyriser les pis par petites mains après petites mains, sans répit. Nous avons vu des lapins emprisonnés dans un enclos dans lequel on laissait les enfants entrer pour essayer de les attraper, enfants brusques et maladroits comme tous ceux de leur âge, et lapins terrorisés. Nous avons également plaint un âne attaché sur le dos duquel on posait un gamin après l'autre, à la chaîne, pour un petit cliché express.

Cela m'avait rendue malade, et mise très mal à l'aise face à notre petite fille de même pas trois ans qui ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait pas aller "dire bonjour aux lapins" comme ses copines. Aujourd'hui, elle est mieux informée et peut voir d'elle-même le problème.

Alors oui, il y a aussi des jeux pour enfants, c'est l'occasion de se balader dans un cadre aéré, etc. Mais nous ne pouvons pas cautionner ce qui est fait là aux animaux. Et je refuse de montrer volontairement à mes enfants la souffrance des animaux couplée à la joie des autres petits d'homme. Nous n'irons pas à Bruxelles Champêtre.

12 September 2014

Un petit Best Of du blog

C'est avec plaisir que je vois que Bruxelles * Vega a des lecteurs et lectrices réguliers. 

Certains billets semblent plaire plus que d'autres, ou en tout cas attirer plus de monde. Je ne vais pas lister ici les billets liés aux restaurants ou aux magasins, pour lesquels je me doute bien que des recherches non liées au blog ont pu attirer des lecteurs, et qui de plus se trouvent regroupés dans la rubrique Manger vegan à Bruxelles et ailleurs - oui, il y a des rubriques! En haut à droite. C'est chic.

Hors classement se trouvent également le billet sur le livre Vegan de Marie Laforêt, celui sur le Liebster Award, le débriefing du Paris Vegan Day ou encore Saut de puce à Genève qui a probablement intrigué des lecteurs suisses.

Parmi les autres petits bouts de texte qui sévissent dans les parages, voici ceux qui ont bénéficié du plus grand nombre de visites jusqu'ici:
  • Une semaine au vert pour Mlle V, qui relate notre expérience d'une semaine de camp pour une petite vegan de 5 ans seule au milieu d'omnis (spoiler: ça demande beaucoup d'organisation)
  • Cinq ans, où je raconte la fête d'anniversaire d'un enfant vegan (et pas n'importe quel enfant, puisque une des deux miens)
  • Food Face!, où j'essaie désespérément d'égayer les repas de Mlle V
  • Dites-le avec des muffins, où comment remercier tout le monde à la fin de l'année scolaire tout en faisant un clin d'oeil vegan
  • Des muffins de Carnaval, où je dois faire des muffins à la dernière minute (alors que j'ai pas envie, mais c'est un autre débat)

Comme plusieurs de ces billets concernent les activités des enfants vegans, j'en profite pour rappeler qu'il existe également une rubrique consacrée à ces petites choses, également en haut à droite.

Bonnes (re)lectures!



07 September 2014

Mes petites inspirations de la semaine #19

Cette semaine, j'ai repensé à notre mariage, en voyant celui de Lili's (vegan) kitchen. Nous n'étions que végétariens, et déjà notre choix de faire un buffet végétarien avait créé des remous et beaucoup de craintes parmi nos invités. Et par après, nous n'avons reçu que des compliments sur la nourriture. Quand j'y repense et que je vois les possibilités actuelles en véganisme, ça me donne envie de faire une autre fête rien que pour avoir la bonne excuse d'avoir un beau buffet vegan...


Et vous, qu'est-ce qui vous a inspiré cette semaine?

Photo empruntée ici

04 September 2014

Une journée de menus chez les (tout) petits vegans

Mais au fond, ça mange quoi un enfant vegan?

Il est à la fois très simple et très difficile de répondre à cette question - de même, si je demande à des omni ce que mangent leurs enfants, j'obtiendrai des réponses très variées. Ainsi certains enfants adoreront les brocolis alors que d'autres ne jugeront que par les petits saucisses de soja (ça c'est plutôt les miens, oups). Et les parents vegan se débrouillent comme ils peuvent, comme tous les parents normaux. L'essentiel étant de parvenir à un équilibre sur la semaine.

Je me rends compte que j'ai très peu parlé de et photographié les repas de nos petits V, notamment parce qu'à l'heure du repas je ne pense pas à ce genre de détails (autrement dit, c'est un peu le chaos), mais d'autres le font très bien et même joliment.

Pour celles et ceux qui cherchent de l'inspiration pour nourrir un (tout) petit enfant végétalien, voici un petit condensé de liens que j'ai épluché dans le domaine.

Chez Famille Vegan

Chez Enfant végé

Chez Prune et Violette

Chez Vegan Mother Hubbard (en anglais)

Chez Bonzaï Aphrodite (en anglais)


Photo empruntée à Vegan Mother Hubbard


02 September 2014

Nouvelle année scolaire, nouvelles habitudes

Ah, le stress de la rentrée! C'est un grand moment pour tout le monde, mais dans certaines situations ça peut demander plus d'organisation. Ainsi, une rentrée de petite vegane, ça se prépare. Heureusement, on commence à avoir l'habitude, et j'ai pu tranquillement préparer mes boîtes comme les autres années pour la collation du matin et pour le goûter de l'après-midi. Ajouter la petite fiche explicative, et hop, en route pour l'école en tremblant un peu quand même.

Mlle V changeant de bâtiment, nous découvrions de nouvelles personnes y compris pour la garderie. J'étais un peu perdue, et c'est ma fille qui me guidait presque, elle qui avait déjà visité les lieux et rencontré les maîtresses au cours d'échanges entre les différents niveaux.

Outre les nouveaux lieux et les nouvelles personnes, nous avons de nouvelles habitudes à créer. Dès l'accueil, quelques changements. Le goûter de la garderie de l'après-midi n'est plus fourni par l'école et chaque enfant doit le prévoir dans son sac d'école. Une boîte préparée pour rien, mais cette façon de procéder est bien plus pratique pour nous: pas de négociations à faire avec les responsables de la garderie, pas de différenciation entre Mlle V et ses camarades, et du coup la possibilité de lui mettre des goûters périssables comme des fruits. Apprendre ceci m'a réjouie.

Deuxième changement, les anniversaires sont fêtés tous ensemble, une fois par mois, à un jour fixé à l'avance. Et pour moi c'est un très grand soulagement! Plus besoin de garder un oeil sur les dates, de questionner les autres parents pour savoir quand amener une pâtisserie vegan, de culpabiliser quand Mlle V revient le soir en disant (calmement) qu'il y avait un gâteau d'anniversaire et qu'elle n'en a pas eu. Je vais pouvoir marquer dans le grand calendrier familial un jour par mois et je saurai à l'avance quand préparer muffins et autres cupcakes vegan à amener à l'école. Joie!

Enfin, pour la collation collective du matin - qui est parfois végétalienne et parfois pas du tout - Mlle V a bien ses habituelles boîtes (une avec des compotes, barres de céréales et autres biscuits au romarin et graines de lin, une autre avec des galettes de maïs pour les jours où le pain accompagnant la soupe quand c'est une soupe est un pain au lait), mais sa maîtresse l'a accueillie en lui expliquant gentiment que si tout le monde était bien informé et faisait attention au fil des semaines ce serait pourtant à elle de signaler quand elle doit prendre quelque chose dedans puisqu'elle sait ce qu'elle mange ou pas - et qu'elle est grande.

Cette responsabilisation souriante était bienveillante et nous l'apprécions. C'est une façon de lui montrer que son véganisme est accepté, respecté, mais également qu'il lui appartient. Et cette nouvelle donne correspond à son âge (5,5 ans) et lui permet de commencer à vraiment s'aproprier cette partie-là de qui elle est.

Et ça, c'est finalement le plus beau des changements.