29 June 2015

Les défis de l'école ou la créativité alimentaire à la dernière minute

L'année scolaire touche à sa fin, dans la joie et la tristesse, ce doux mélange de mélancolie qui commence trop tôt et d'impatience exaltée. C'est la dernière fois où je n'ai qu'un seul enfant à l'école, puisque Mini V fera sa joyeuse entrée en maternelle à la rentrée. Mes casse-tête seront multipliés, mais mes trajets quotidiens seront simplifiés. Verre à moitié plein, toujours.

Avant de célébrer la liberté de l'été (enfin, celle des enfants), petit retour sur des défis relevés au cours de ces derniers mois.


En effet, Mlle V a eu la chance de participer à de nombreuses activités avec sa classe, mais certaines n'étaient évidemment pas compatibles avec son mode de vie vegan. Pour le quotidien, elle était bien parée avec ses boîtes et la question des anniversaires était grandement simplifiée. Pour le reste, il a parfois fallu jongler.

Parfois c'était simple, il fallait juste adapter un peu par-ci, faire quelques cupcakes par-là. Et parfois c'était un peu plus surprenant. Mlle V et ses camarades ont ainsi abordé le thème de la préhistoire, notamment grâce à l'exposition sur les grottes de Lascaut qui a eu lieu au Cinquantenaire. Un investissement magnifique, un intérêt palpable, et puis... l'annonce par les maîtresses d'un grand "repas de Cro-Magnons" avec déguisements faits maison, et surtout nourriture "préhistorique": des légumes, ok, des brochettes de fruits, super. Et des cuisses de poulet, à manger avec les mains en grognant comme de vrais hommes préhistoriques... C'est le genre d'annonce qui me fait rater un petit battement de coeur, avant de repartir à la recherche d'une solution.


Pour le coup c'est Mister V qui a trouvé une idée qui permettait à Mlle V d'avoir quelque chose qu'elle aime, et qui puisse être mangé de la même façon. Il a préparé du seitanfu maison issu de notre bible de cuisine, Vegan de Marie Laforêt. Ensuite, je l'ai façonné pour donner des formes ressemblant le moins peu possible à des cuisses de poulet, et puis nous voulions planter des bâtonnets dedans pour faire l'os. Pas de chance, je n'en ai pas retrouvé dans mes tiroirs le matin même à 6h12. Mlle V est donc allée à l'école avec des cuisses de poulet vegan faites de seitanfu et de... petites cuillères en plastique plantées dedans! Elle a adoré, a pu faire comme les autres tout en se respectant. Ouf, défi relevé en équipe et haut la main.

Et puis vers la fin de l'année scolaire, la classe a suivi le thème des autres cultures, en voyant plein de pays différents - et en mettant les parents à contribution. Le résultat, c'est qu'au milieu des ateliers, chansons et danses, il y a eu énormément de nourriture: souvent nous ne le savions pas avant, et Mlle V nous a annoncé l'événement par après, mais elle a toujours eu quelque chose en échange. Parfois, miracle, c'était vegan, comme les roulés éthiopiens à trois goûts différents dont une version aux pois chiches.


Et puis un grand repas multiculturel a été annoncé: Grèce en entrée, Suède en plat principal, Autriche au dessert. Je n'ai jamais réussi à savoir ce qu'il y a eu de grec, le plat principal annoncé était évidemment composé de boulettes et de pommes de terre, et enfin un struedel aux pommes fermait la marche. Le tout cuisiné en classe au préalable.


Pour la Suède, j'ai dû laisser tomber, Mlle V n'aimant aucune des versions de boulettes vegan testées jusque là. On a pensé à refaire du seitanfu, mais le temps a joué contre nous. Pour la Grèce, j'ai dû imaginer. J'ai acheté des feuilles de vignes farcies sans viande, sachant que Mlle V les adore. J'ai fait un tzatziki maison au hasard: yaourt de soja nature, jus de citron, huile d'olive, concombre, menthe. Je me suis levée plus tôt pour cette préparation, pour que le tzatziki soit bien frais.

Et pour le struedel, j'ai trouvé une recette en ligne (dont j'ai malencontreusement perdu le lien après, sinon je le mettrais). Je n'étais pas persuadée que Mlle V allait aimer, mais au moins elle aurait le choix d'en avoir une version vegan. Et nous avons amené tout ça en classe le matin même.


Au final, elle a passé une très belle journée et un bon repas. Elle n'a aimé ni le tzatziki (alors qu'elle en aime tous les ingrédients séparément), ni le struedel. D'ailleurs aucun des struedels car celui fait en classe était également vegan. Si j'avais su...


Cela n'a l'air de rien dit comme ça, mais ces situations sont un véritable casse-tête, parce que nous sommes toujours prévenus à la dernière minute. Dans l'idéal j'aspire à trouver alors une alternative qui soit le plus ressemblante possible, tout en restant simple, qui n'ajoute pas de travail aux maîtresses qui en ont déjà bien assez comme ça, et qui plaise à Mlle V qui a hérité de mon côté disons... précis dans ses goûts.Pas toujours évident à concocter de la veille au lendemain avec les moyens du bord, ou plutôt des réserves, au milieu d'une vie qui roule déjà (trop) à toute vitesse.


Je constate en tout cas qu'au fil des mois et maintenant années je gère mieux ces situations, je trouve plus facilement mes marques. Et cela nous donne tous de la force. Je sens d'ailleurs que ma fille n'est pas vraiment inquiète, parce qu'elle est persuadée qu'on trouvera toujours des solutions. Une marque de confiance magnifique - et qui place la barre haut. 

Allez, on va profiter des vacances pour se reposer de tous ces défis, pour mieux reprendre en septembre, multiplié par deux!

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