Dans le monde idéal, les enfants adorent les légumes et les mangent tous avec curiosité, appétit, voire sourire. Ce monde idéal existe, il s'appelle le milieu de la phase de diversification alimentaire. Après la phase d'apprentissage pendant laquelle les solides aterrissent plus sur le sol que dans la bouche du bébé concerné, et avant que l'affirmation arrive, faisant dire à l'enfant qui grandit: "non". Après, on nage avec plus ou moins de bonheur dans la socialisation, où le merveilleux mimétisme nous amène à table "les légumes c'est pas bon". Inspirer. Expirer.
Évidemment, certains enfants adorent les légumes (ma fille, à 2 ans, grande fan de brocolis et d'avocats - à 4 ans, c'est bien fini). Et pendant longtemps je me suis dit que les parents avaient de la chance. Et puis au fil des semaines j'ai tenté de revoir mon approche. Si moi-même par fatigue je lui donne plus souvent que je ne devrais des saucisses de soja avec des frites (bio, cuites au four, mais des frites quand même), et des biscuits vegan au goûter au lieu de fruit (ça colle, ça tache), si moi-même avec mon enfance des années 80 à coups de "2 doigts coupent faim" et autres pizzas surgelées je me vautre régulièrement dans la junk food, si je montre cet exemple-là, comment puis-je imaginer que ma fille voudrait plutôt les légumes à la place du chocolat et des pâtes? Déjà, je ne devrais pas me plaindre, elle raffole de houmous, de lentilles et de chili sin carne, au moins le terrain des légumineuses n'est pas en danger...
Mais tout ça demande une belle réorganisation. L'étape en profondeur prendra plus de temps, mais j'ai dans l'ambition de modifier nos habitudes alimentaires pour (re)venir à un régime vegan sain - et d'introduire les smoothies verts dans notre quotidien. Dans un premier temps, il me fallait un plan de communication pour redorer l'image des légumes. J'ai ainsi trouvé mon nouveau meilleur ami: Food Face!
Il s'agit d'une assiette avec le visage d'un homme sans cheveux ni barbe, à décorer avec les aliments (il existe la version femme aussi, mais les possibilités sont plus limitées - sauf si on aime les femmes à barbe, ce qui peut bien faire rigoler les générations futures, pourquoi pas). Résultat: des graines germées deviennent des cheveux, un bâtonnet de carotte devient un nez, une feuille de vigne farcie coupée den deux devient deux yeux, etc. Et voilà comment petit à petit, avec un peu de rigolo dans l'assiette, mademoiselle 4 ans se réconcilie avec une assiette plus équilibrée et mange avec le sourire des graines germées, des carottes, des haricots verts, etc. On a encore beaucoup de chemin, mais c'est déjà ça...
(PS: pas très originaux non plus ces repas, on a eu une phase burger de légumes à la chaîne parce que rapide, facile et manque d'imagination de fatigue...)
No comments:
Post a Comment