Avec le printemps qui nous offre de belles journées, c'est le grand retour des balades en plein air. Courir dans les prés, jouer dans les plaines de jeux, explorer la nature. Et puis nous avons enfin réalisé une envie que nous avions depuis plusieurs mois.
En effet, j'écrivais ici il y a deux ans que dans notre pays il n'existait pas à ma connaissance de sanctuaire à faire visiter aux enfants pour qu'ils puissent approcher des animaux mais sans participer à leur exploitation comme dans un zoo, par exemple. Et bien je me trompais, ou plus simplement je n'étais pas bien informée. En Belgique se trouve en effet Animaux en Péril, qui depuis 1983 recueille principalement des chevaux et des animaux de ferme. Voici la présentation qui en est donnée sur le site officiel: "La mission principale de l’association consiste à accueillir, héberger,
soigner et replacer les équidés et animaux de ferme abandonnés, saisis
ou errants. Une attention toute particulière est portée au sauvetage des
animaux issus de maltraitances ou de négligences graves, ainsi qu’à
leur revalidation."
Animaux en Péril possédait auparavant deux refuges, dont l'un accueillait des chats et des chiens à Braine-l'Alleud, mais celui-ci a fermé ses portes fin 2014, et l'association a recentré ses activités à Meslin-l'Evêque. Ceci est le résultat de toute une série de raisons expliquées ici.
Depuis que nous avions découvert cette possibilité, nous voulions aller y faire un tour. Entre des emplois du temps qui courent et la météo belge, il a fallu tout un hiver avant de mener ce projet à bien. Et en avril, enfin, pendant les vacances scolaires, nous avons pris la route du refuge, accessible au public tous les week-end. Je les avais contacté au préalable afin de m'assurer que la présence de
petits enfants n'était pas problématique. La réponse: pas de souci, du
moment qu'on respecte les consignes affichées.
Ces consignes, nous les découvrons dès l'arrivée. Elles sont assez élémentaires, et le reste est laissé au respect des visiteurs:
En dehors de cette affiche, aucune instruction. Et même... aucune indication du chemin à suivre, ni personne pour nous renseigner. Ceci nous a un peu déroutés, puis nous avons demandé à un couple présent qui s'occupait d'un cheval de nous signaler l'entrée. Ensuite, nous avons pu commencer notre petite visite de repérages.
Car pour nous c'était le premier but, voir un peu à quoi ressemble un refuge, et transmettre aux enfants l'idée qui le sous-tend. Nous n'allions pas trop rentrer dans les détails pour cette première visite, mais plutôt passer un bon moment dans une atmosphère de respect pour les animaux présents et de simplicité. Ainsi, nous ne nous sommes pas penchés en famille sur leur passé, expliqué parfois sur des pancartes et toujours sur le site de l'association.
Dès la première barrière franchie, Mlle V a couru vers les quartiers des poules, dont une bonne partie est rescapée de l'exploitation industrielle. Les voir profiter de tout cet espace, et non enfermées dans un poulailler, était une expérience nouvelle, qui a fasciné les petits V. Notre aînée était intriguée par le ratio coq / poules, ainsi que les différences de plumages.
Ensuite, nous avons suivi les petits pas de Mini V qui s'est dirigé vers un vaste paddock réservé à ce moment-là à certains chevaux. On les a longtemps regardés courir, jouer à se poursuivre, se chamailler gentiment, et ils sont venus nous dire bonjour. Deux d'entre eux ne se quittaient pas, et nos enfants les ont déclarés amoureux. En tous les cas, il se dégageait une véritable tendresse entre eux. Plus tard, ils ont cédé la place aux poneys, qui ont pu à leur tour profiter des lieux pour se dégourdir.
Non loin de là, les ânes se reposaient par deux ou trois. On ne sait pas bien pourquoi, mais ils ont complètement fasciné Mini V, qui ne voulait plus les quitter. Il a demandé à les prendre en photo, voulait tenter de les caresser gentiment, conversait du regard avec eux... En réalité, le calme des lieux, l'ambiance détendue, très loin de ce qui peut se passer dans un zoo ou autre établissement du même genre, génère un rapport très naturel avec les animaux, et les enfants ont été sensible à cette sensation d'égalité.
Les petits voulaient voir des moutons, et nous avons demandé à un bénévole où les trouver. Il nous a indiqué la direction générale, et nous avons exploré les abords des prairies. Là, au loin, les moutons que nous avons repérés n'avaient visiblement pas envie d'être dérangés. Ils sont restés au loin à nous regarder, et nous avons installés les enfants sur la barrière, bien sécurisés, pour qu'ils puissent les observer de loin tout en les respectant, tranquillement. Dix minutes de silence, un grand sentiment de plénitude d'être là.
Notre étape suivante a constitué un moment important. Les cochons, voilà un sujet qui n'est pas anodin. Après une première approche où nous avons constaté que c'était visiblement l'heure de la sieste pour la majorité d'entre eux, nous avons fait une pause à côté de leur pavillon pour distribuer des boissons aux petits V. Ceci leur a permis de s'habituer à la présence des cochons juste à côté, et Mlle V a pris ce temps pour développer une réflexion et plein de questions. En effet, nous avons abordé la question du véganisme et de la nourriture à ce moment-là, pour clarifier certains messages qui restaient un peu conceptuels. C'est là, juste à côté de ces êtres tout calmes que nous avons ré-expliqué ce qu'était le jambon. Mini V a encore eu un peu de peine à comprendre, tout petit qu'il est.
Quand à Mlle V, elle a réfléchi calmement puis nous a demandé très factuellement quelle partie des animaux étaient les côtes de porc, le bacon, etc. On a vu son regard changer de couleur plusieurs fois. Et nous avons terminé en leur disant que les cochons étaient souvent considérés comme aussi intelligents qu'un enfant de trois ans... et donc plus que Mini V. Là, ils ont ri et puis ont été sérieusement silencieux. On a senti tout un monde de compréhension les traverser. Un moment très fort.
Il était alors temps de reprendre notre visite d'un pas plus léger et de respirer. Nous avons longé le futur nouvel étang bétonné qui sera le paradis des oies dans un avenir proche, et les nouveaux bâtiments en construction, et avons été dire bonjour aux... lamas! Et oui, surprise de ce refuge, il accueille également cinq lamas que nous ne nous attendions pas à croiser là. De très beaux animaux qui ont mis des sourires dans les yeux de nos enfants.
- À l'extérieur, restez sur les sentiers balisés, il est interdit de rentrer dans les prairies.
- Dans les écuries, restez dans les couloirs, il est interdit de rentrer dans les boxes.
- Evitez d'énerver les chevaux, respectez leur hiérarchie lors de distributions de friandises.
- Distribuez les friandises avec la main à plat, pas les doigts vers l'avant.
- Si vous établissez un contact direct avec les animaux, vous en assumez le risque. Nous déclinons toute responsabilité en cas d'accident.
- Attention: les chevaux porteurs d'un licol rouge ne peuvent recevoir aucune friandise à l'exception de carottes râpées.
En dehors de cette affiche, aucune instruction. Et même... aucune indication du chemin à suivre, ni personne pour nous renseigner. Ceci nous a un peu déroutés, puis nous avons demandé à un couple présent qui s'occupait d'un cheval de nous signaler l'entrée. Ensuite, nous avons pu commencer notre petite visite de repérages.
Car pour nous c'était le premier but, voir un peu à quoi ressemble un refuge, et transmettre aux enfants l'idée qui le sous-tend. Nous n'allions pas trop rentrer dans les détails pour cette première visite, mais plutôt passer un bon moment dans une atmosphère de respect pour les animaux présents et de simplicité. Ainsi, nous ne nous sommes pas penchés en famille sur leur passé, expliqué parfois sur des pancartes et toujours sur le site de l'association.
Dès la première barrière franchie, Mlle V a couru vers les quartiers des poules, dont une bonne partie est rescapée de l'exploitation industrielle. Les voir profiter de tout cet espace, et non enfermées dans un poulailler, était une expérience nouvelle, qui a fasciné les petits V. Notre aînée était intriguée par le ratio coq / poules, ainsi que les différences de plumages.
Ensuite, nous avons suivi les petits pas de Mini V qui s'est dirigé vers un vaste paddock réservé à ce moment-là à certains chevaux. On les a longtemps regardés courir, jouer à se poursuivre, se chamailler gentiment, et ils sont venus nous dire bonjour. Deux d'entre eux ne se quittaient pas, et nos enfants les ont déclarés amoureux. En tous les cas, il se dégageait une véritable tendresse entre eux. Plus tard, ils ont cédé la place aux poneys, qui ont pu à leur tour profiter des lieux pour se dégourdir.
Non loin de là, les ânes se reposaient par deux ou trois. On ne sait pas bien pourquoi, mais ils ont complètement fasciné Mini V, qui ne voulait plus les quitter. Il a demandé à les prendre en photo, voulait tenter de les caresser gentiment, conversait du regard avec eux... En réalité, le calme des lieux, l'ambiance détendue, très loin de ce qui peut se passer dans un zoo ou autre établissement du même genre, génère un rapport très naturel avec les animaux, et les enfants ont été sensible à cette sensation d'égalité.
Les petits voulaient voir des moutons, et nous avons demandé à un bénévole où les trouver. Il nous a indiqué la direction générale, et nous avons exploré les abords des prairies. Là, au loin, les moutons que nous avons repérés n'avaient visiblement pas envie d'être dérangés. Ils sont restés au loin à nous regarder, et nous avons installés les enfants sur la barrière, bien sécurisés, pour qu'ils puissent les observer de loin tout en les respectant, tranquillement. Dix minutes de silence, un grand sentiment de plénitude d'être là.
Notre étape suivante a constitué un moment important. Les cochons, voilà un sujet qui n'est pas anodin. Après une première approche où nous avons constaté que c'était visiblement l'heure de la sieste pour la majorité d'entre eux, nous avons fait une pause à côté de leur pavillon pour distribuer des boissons aux petits V. Ceci leur a permis de s'habituer à la présence des cochons juste à côté, et Mlle V a pris ce temps pour développer une réflexion et plein de questions. En effet, nous avons abordé la question du véganisme et de la nourriture à ce moment-là, pour clarifier certains messages qui restaient un peu conceptuels. C'est là, juste à côté de ces êtres tout calmes que nous avons ré-expliqué ce qu'était le jambon. Mini V a encore eu un peu de peine à comprendre, tout petit qu'il est.
Quand à Mlle V, elle a réfléchi calmement puis nous a demandé très factuellement quelle partie des animaux étaient les côtes de porc, le bacon, etc. On a vu son regard changer de couleur plusieurs fois. Et nous avons terminé en leur disant que les cochons étaient souvent considérés comme aussi intelligents qu'un enfant de trois ans... et donc plus que Mini V. Là, ils ont ri et puis ont été sérieusement silencieux. On a senti tout un monde de compréhension les traverser. Un moment très fort.
Il était alors temps de reprendre notre visite d'un pas plus léger et de respirer. Nous avons longé le futur nouvel étang bétonné qui sera le paradis des oies dans un avenir proche, et les nouveaux bâtiments en construction, et avons été dire bonjour aux... lamas! Et oui, surprise de ce refuge, il accueille également cinq lamas que nous ne nous attendions pas à croiser là. De très beaux animaux qui ont mis des sourires dans les yeux de nos enfants.
De sont ensuite les oies que nous avons entraperçues. Celles-ci profitent d'un petit étang en attendant que le plus grand soit terminé. Leur future piscine olympique devrait leur plaire. Plus loin les lapins profitent de grands appartements, où ils sont plus difficiles à voir mais finalement ce n'est pas le but principal. Et un petit veau broutait tout calmement à côté. Nous avons admiré sa tranquilité, et les enfants l'ont trouvé très beau et mignon à la fois.
Le bilan de cette aventure est positif. Nous avons vraiment pu apprécier de voir ce cadre accueillant et respectueux. Et puis cela permet aux enfants d'être en contact avec des animaux, d'apprécier leur réalité, sans devoir participer à l'exploitation en les emmenant dans un zoo... J'aurais apprécié d'avoir un accueil qui nous guide plus, pour pouvoir avoir de vraies interactions avec les animaux qui le souhaitent, par exemple, mais évidemment nous comprenons que l'association vit grâce aux bénévoles et qu'ils ne peuvent pas tout faire. Ceci dit, tous ceux que nous avons rencontrés ont été très souriants et nous ont aidés. Qui sait, si nous l'avions demandé, nous aurions peut-être pu avoir plus de personnalisation dans l'approche.
Il est certain en tous les cas que nous retournerons au refuge, et que nous pensons à soutenir l'association. Qui sait, peut-être un jour un parrainage spécifique pour les enfants, pour leur donner un rapport direct avec un animal et aider une bonne cause à la fois. Je recommande en tous les cas la visite à tous les parents vegans, pour une rencontre animale en tout simplicité.
Animaux en Péril asbl
Refuge pour chevaux et animaux de ferme
Rue du Haut Aulnoy 29
7822 Meslin-l'Evêque
Ouvert au public le samedi et le dimanche de 11h00 à 17h00
Refuge pour chevaux et animaux de ferme
Rue du Haut Aulnoy 29
7822 Meslin-l'Evêque
Ouvert au public le samedi et le dimanche de 11h00 à 17h00
Suite à la lecture de ton article, dès le lendemain en fait, on est allés en famille visiter le refuge. C'était très instructif et très émouvant. J'ai pris des photos, il faudra que j'en parle aussi. Merci mille fois pour ce partage.
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